Paralysie faciale

Si on se réveille un matin avec le visage de travers, la bouche qui descend d’un côté et l’œil qui ne se ferme pas, on est atteint d’une paralysie faciale périphérique.

Qu’est ce que la paralysie faciale ?

La paralysie faciale périphérique est la perte partielle ou totale du fonctionnement de certains muscles du visage. Elle est due à une lésion du nerf facial.

Après être sorti du cerveau, le nerf facial traverse l’oreille interne puis l’oreille moyenne. Il traverse la mastoïde (un os derrière l’oreille) et sort du crane sous l’oreille. Là, il entre dans une glande qui fabrique la salive, la parotide et se divise en de multiples petites branches qui stimulent les muscles du visage.

Une atteinte du nerf après sa sortie du cerveau s’appelle une paralysie faciale périphériqu. Elle provoque une paralysie des muscles de la moitié du visage. L’atteinte peut rarement provenir de la commande cérébrale du nerf facial. On parle alors de paralysie faciale centrale. Seule une partie de la moitié du visage est paralysée.

Il faut d’urgence voir un ORL!

Quelles sont les causes de la paralysie faciale ?

La paralysie faciale périphérique peut être secondaire à une atteinte du nerf tout le long de son trajet, depuis sa sortie du cerveau jusqu’à ses divisions dans la parotide, tumeur comprimant le nerf, otite moyenne, cholestéatome, fracture du crâne, plaie ou tumeur de la parotide, atteinte du nerf par un virus, atteinte vasculaire,…

Il est urgent de voir un ORL.

Dans la majorité des cas, il n’y a pas de cause retrouvée. Il peut s’agir d’une atteinte virale, vasculaire, auto-immune,…On parle alors de paralysie faciale a “frigore”. L’hypothèse étant une inflammation du nerf dans son canal osseux inextensible. Le nerf s’enflamme, gonfle et s’écrase contre les parois du canal osseux. Ce faisant, il empêche les vaisseaux sanguins de le nourrir correctement et s’enflamme encore davantage, créant un cercle vicieux qui peut aboutir, sans traitement, à la destruction du nerf.

Quels sont les symptômes d’une paralysie faciale ?

Cette paralysie s’installe rapidement, souvent la nuit. Le patient se réveille avec la sensation d’avoir le visage endormi. Il se lave les dents et la bouche est de travers. Il bave en buvant son café. Les fonctions de locution, de mastication, d’expression faciale sont touchées. Le visage est asymétrique aussi bien au repos que lors des mimiques. Les rides disparaissent du côté paralysé. La fermeture des yeux est impossible du côté atteint et le globe oculaire se dirige en haut et en dehors du visage lorsque le patient essaie de fermer ses paupières (signe de Charles Bell).

Le malade ne peut donc ni sourire, ni gonfler la joue du côté paralysé, ni siffler, ni souffler, ni parler facilement.

Votre chirurgien ORL va examiner l’ensemble du trajet du nerf facial à la recherche d’une lésion, d’un traumatisme ou de signes infectieux. Il va également tester votre audition et demander la réalisation de potentiels évoqués auditifs pour s’assurer de l’intégrité du nerf dans la boîte crânienne. Il va ensuite vous prescrire le traitement adapté, pour maximiser les chances de guérison.

Comment traiter la paralysie faciale ?

Plus le traitement est précoce, l’atteinte légère et le patient jeune, meilleur est le pronostic de récupération.

Bien que la paralysie faciale a frigore disparaisse habituellement de façon spontanée, sans traitement spécifique, le traitement recommandé est à base de cortisone et parfois de médicaments antiviraux (acyclovir ou valacyclovir). On utilise les corticostéroïdes pour aider à réduire l’inflammation du nerf et limiter son écrasement contre le conduit osseux, habituellement sur une durée de 7 à 10 jours. En cas de non fermeture des yeux, il faut protéger avec soin l’œil exposé. On a recours aux larmes artificielles la journée. La nuit, il est recommandé de fermer l’œil avec un scotch.

Même si certaines études ne reconnaissent pas de réelle valeur au traitement par kinésithérapie, celle-ci semble avoir un effet bénéfique, contribuant à éviter les déformations et à maintenir la flexibilité et l’élasticité musculaire durant la période de paralysie. Des exercices appropriés peuvent être indiqués lorsque s’observe une ébauche de mouvement de la musculature atteinte. Ils n’ont aucun effet sur la rapidité de la récupération, mais peuvent améliorer la fonction.