Troubles du sommeil

Les troubles du sommeil regroupent des pathologies qui empêchent un sommeil de qualité, récupérateur. Elles touchent 1 personne sur 7, qui souvent ignore sa maladie.
Il est essentiel de les prendre en charge.

Généralités sur les troubles du sommeil

Un sommeil de qualité nécessite un débit respiratoire continu. Une altération de la respiration durant le sommeil va en perturber la qualité. Ainsi, si le diamètre des voies respiratoires se rétrécit durant le sommeil, le débit inspiratoire peut se réduire provoquant une hypopnée ou s’arrêter, provoquant une apnée.

Si le nombre de ces épisodes  d’apnées et d’hypopnées est trop important, le sommeil est fragmenté et de mauvaise qualité. On parle de syndrome d’apnées obstructives du sommeil (SAOS). 

Si le diamètre des voies respiratoires se réduit, l’air peut parfois passer, mais au prix d’un important effort inspiratoire, qui impacte la qualité du sommeil et être responsable de micro réveils. On parle de Syndrome d’Augmentation de Résistance des Voies Aériennes Supérieures (SARVAS).

Les signes des troubles du sommeil

  • fatigue importante pendant la journée et dès le réveil
  • somnolence et des endormissements fréquents et incontrôlés (devant la télévision, au travail, au volant…)
  • baisse de la libido
  • maux de tête au réveil
  • irritabilité, sentiment dépressif
  • troubles de la mémoire
  • baisse des résultats scolaires chez les enfants concernés
  • sensation d’étouffer ou de suffoquer la nuit
  • ronflements
  • lever la nuit pour faire pipi

Quelles sont les personnes à risque ?

Plusieurs facteurs augmentent le risque de troubles du sommeil :

  • L’obésité augmente la quantité de graisse dans le cou, réduit l’espace pour respirer et augmente d’environ 7 fois le risque d’apnée du sommeil
  • La fréquence du syndrome d’apnée du sommeil augmente avec l’âge
  • Les hommes sont de 2 à 3 fois plus atteints que les femmes ;
  • Les Afro-Américains et les Asiatiques ont un risque plus élevé d’apnée du sommeil
  • Certaines anomalies des voies respiratoires ou des mâchoires gênent le passage de l’air, c’est le cas si on a de grosses amygdales, un palais étroit, un recul de la machoire (rétrognatie),…
  • Des facteurs génétiques sont retrouvés et le risque de souffrir d’apnée du sommeil est multiplié par 2 à 4 chez les parents proches d’une personne atteinte de syndrome d’apnées obstructives du sommeil ;

Quels sont les facteurs à risque ?

  • Nez bouché
  • L’Alcool, ou les somnifères qui relâchent les muscles du cou et favorisent l’obstruction des voies respiratoires
  • Le Tabac qui provoque une inflammation des voies respiratoires,diminue leur diamètre et donc augmente les troubles respiratoires
  • Certaines pathologies qui sont associées à l’obésité comme le Diabète de type 2

Troubles du sommeil : comprendre les apnées du sommeil

Le Syndrome d’apnée-hypopnée du sommeil (SAOS)

Dans le SAOS, lorsque le patient atteint le stade de sommeil profond et que les muscles se relâchent, les voies respiratoires se rétrécissent et le patient fait une hypopnée, ou se ferment et le patient fait une apnée.

À l’inverse du ronfleur simple, le patient qui souffre d’un SAOS ronfle généralement en permanence, dès l’initiation du sommeil et surtout présente de nombreuses pauses respiratoires, les apnées. La respiration est insuffisante et le taux d’oxygène dans le sang diminue.

L’entourage décrit très bien ces pauses, et ce d’autant plus que la reprise de la respiration est souvent très bruyante et s’accompagne parfois de mouvements importants du corps (les micro-éveils qui rendent compte de la somnolence).

Le Syndrome d’Augmentation de Résistance des Voies Aériennes Supérieures (SARVAS)

Le patient qui présente un SARVAS est généralement plus mince et plus jeune que le patient qui présente un SAOS. Il présente souvent un obstacle sur le trajet des voies respiratoires, grosses amygdales, nez dévié, mâchoire reculée. Il n’est pas toujours ronfleur. Pour maintenir une ventilation suffisante lorsque les muscles se relâchent et que les voies respiratoires se réduisent en phase de sommeil profond, il fournit un effort important, incompatible avec le sommeil profond. Cet effort provoque un micro-éveil. De la même façon, si durant le sommeil profond, le patient doit ouvrir sa bouche pour permettre la respiration, un micro-éveil se produit. Le SARVAS se caractérise donc par une perturbation du sommeil à chaque fois que le patient atteint le sommeil profond et que les voies respiratoires se rétrécissent. Le sommeil est perturbé sans qu’il n’y ait de baisse de l’oxygénation du sang.

Quels examens réaliser pour une apnée du sommeil ?

Le diagnostic nécessite un enregistrement du sommeil, appelé polygraphie et/ou polysomnographie . La polygraphie est un examen du sommeil simple où le patient branche chez lui au moment de se coucher quelques capteurs qui vont analyser différents paramètres du sommeil. Les mouvements, les ronflements, la respiration, la fréquence cardiaque, la position,…Il ramène l’appareillage  le lendemain du test et les résultats sont analysés et lui sont expliqués quelques jours plus tard par le Dr Nouwen.. La polysomnographie est un examen plus compliqué qui doit être réalisé dans un laboratoire du sommeil.  Cet examen, en plus de la polygraphie, réalise un électroencéphalogramme, qui renseigne sur les micro-éveils.

Le diagnostic de syndrome d’apnées du sommeil (SAS) ne fait pas la distinction entre les différents types d’apnées. Il repose sur le comptage du nombre de perturbations respiratoires par heure de sommeil, appelé l’Index d’Apnées-Hypopnées (IAH). Cet index est anormal à partir de 5/h, pathologique sévère à partir de 30.

La sévérité du trouble ventilatoire (surtout lorsque l’index est compris entre 5 et 30) est appréciée en fonction de ses conséquences sur le taux d’oxygène dans le sang (la SpO2).

Les conséquences des troubles du sommeil

La privation d’oxygène consécutive aux apnées conduit à des perturbations métaboliques et cardio-vasculaires à moyen et long terme.

Les baisses de la saturation de sang en oxygène favorisent et aggravent les pathologies cardio-vasculaires (hypertension, infarctus…) et sont souvent la cause de leur décompensation aiguë au cours du sommeil, à l’occasion d’un trouble du rythme cardiaque par exemple.

Il se produit un excès de libération d’insuline qui augmente le risque de diabète de type 2 et d’obésité

La privation de sommeil est un facteur de risque d’obésité (notamment durant l’enfance) en tant que tel, ce qui constitue un cercle vicieux, puisque l’obésité majore le risque d’apnées.

La stimulation d’une hormone cardiaque (FAN, Facteur Natriurétique Auriculaire) provoque une hypertension.

La diminution du sommeil est associée à un risque accru de trouble immunitaire, psychiatriques, cancéreux, d’accidents,…

Comment résoudre les apnées du sommeil ?

Réduire autant que possible le surpoids (et de la sédentarité), l’alcool, le tabac et les médicaments relâchant  (sédatifs, bétabloquants et autres).

L’ablation chirurgicale de la luette et du palais (Uvpp) et la sclérose (aux ultras sons) du pharynx n’ont pas fait la preuve de leur efficacité indiscutable au long cours.

Chez l’enfant , il peut être très efficace de procéder à l’ablation d’amygdales hypertrophiées qui peuvent constituer un important obstacle sur les voies aériennes.

Le traitement de l’obstruction nasale mécanique  améliore la situation sans traiter fondamentalement le problème.

Certains systèmes destinés à modifier légèrement l’espace pharyngé peuvent être proposés. Il s’agit de dispositifs en silicone moulés sur mesure, qui entraînent une discrète avancée de la mâchoire, ce qui favorise le passage de l’air dans le pharynx au cours du sommeil. Ces orthèses d’avancée mandibulaires (OAM) sont moulées et adaptées en consultation.

En dehors de quelques exceptions, le SAOS ne connaît guère d’autre traitement que le port d’un masque respiratoire durant toute la nuit, la PPC (pour Pression Positive Continue). L’efficacité de la respiration assistée par pression positive continue (PPC ou Cpap) ou alternée (BI-Pap) a été prouvée au long cours notamment sur la réduction du risque cardiovasculaire. Lorsque le patient arrive en stade de sommeil profond et que ses voies respiratoires se rétrécissent, de l’air est soufflé sous pression, et ouvre les voies respiratoires, permettant une respiration normale. La participation du malade est essentielle et parfois délicate mais l’expérience montre que les sujets « gros apnéiques » acceptent sans difficulté la contrainte du masque nocturne. Le traitement du SARVAS est dans la mesure du possible de lever l’obstacle qui obstrue les voies respiratoires, nez bouché, grosses amygdales, mâchoire reculée…

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