Polypose naso-sinusienne

La polypose nasosinusienne (PNS) est une sinusite chronique inflammatoire, dont l’origine reste encore mal connue.

Qu’est ce qu’une sinusite chronique inflammatoire ?

Cette sinusite chronique est responsable d’une dégénérescence œdémateuse de la muqueuse de l’ethmoïde aboutissant à la formation de polypes (tumeur bénigne). Ces polypes vont rapidement grossir et envahir l’ensemble des cavités nasales et sinusiennes.

La PNS est une maladie bénigne fréquente touchant 4% de la population générale. On a longtemps cru à une origine allergique, mais on retrouve aujourd’hui le même pourcentage de sujets allergiques chez des patients atteints d’une PNS que dans la population générale.

Quels sont les symptômes d’une polypose naso-sinusienne ?

En règle générale les patients consultent pour 2 symptômes majeurs:

  • L’obstruction nasale (nez bouché)
  • La perte d’odorat (anosmie)

D’autres symptômes peuvent amener à consulter :

  • Les douleurs faciales (sur le front, l’œil, les maxillaires) en cas de sinusite associée
  • La rhinorrhée (sensation d’écoulement nasal)
  • Les éternuements

Le médecin recherchera toujours une allergie connue, un asthme, une intolérance à l’aspirine, des troubles du sommeil.

Comment diagnostiquer une polypose naso-sinusienne ?

Le diagnostic repose sur la fibroscopie nasale. 

Cet examen pratiqué en consultation permet de faire le diagnostic en retrouvant des polypes (aspect de grain de raisin gris jaune) dans les 2 fosses nasales et de faire un premier point sur l’extension de cette maladie.

Au terme de la consultation un scanner des sinus de la face sera demandé pour confirmer le diagnostic et l’extension de la maladie, apprécier la réponse au traitement et guider une éventuelle chirurgie.

Les différents formes de polypose naso-sinusienne

Différentes formes de PNS existent :

  • Polypose et asthme.

25% des PNS sont associées à un asthme, la polypose est découverte souvent après l’asthme vers l’âge de 40-50 ans. La prise en charge sera ORL et pneumologique. Le traitement médical et-ou chirurgical diminue la fréquence des crises d’asthme.

  • Polypose et syndrome de Widal.

Ce syndrome associe une polypose nasale, un asthme et une intolérance à l’aspirine. Cette forme ( 10% des PNS ) est plus difficile à traiter, une éviction totale et définitive des anti-inflammatoires non-stéroïdiens est d’usage.

Quelles sont les complications possibles ?

En l’absence de traitement, les polypes peuvent s’étendre et envahir l’ensemble des cavités nasales provoquant une obstruction nasale totale (nez bouché) très invalidante avec une perte d’odorat (anosmie) définitive et des sinusites à répétition  voire une sinusite chronique.

Des complications infectieuses graves exceptionnelles peuvent s’associer par atteinte des yeux (orbite) et cérébrale (abcès, méningites)

Quels traitements pour soigner une polypose naso-sinusienne ?

Le traitement repose sur la corticothérapie locale (cortisone) au long cours entrecoupée lorsque c’est insuffisant de cures courtes de corticoïdes par voie générale (orale) avec antibiothérapie en cas de surinfections, et parfois de chirurgie lorsque la polypose est difficilement contrôlable.

Des biothérapies permettent dans certaines indications précises d’améliorer le sort des patients.

Traitement médical

Les corticoïdes locaux (voie nasale) sont prescrits tout au long de l’année à la dose de 1 à 2 pulvérisations par jour, ils n’exposent pas le patient aux risques de la corticothérapie au long cours puisque le traitement reste local sur la muqueuse du nez

Les corticoïdes par voie générale (voie orale) sont prescrits à la dose de 1mg/kg /jour en cure courte de 6 à 10 jours, en l’absence de contre-indications (diabète, hypertension artérielle, ostéoporose… ). On ne dépasse pas un maximum de 3 à 4 cures par an espacées de 3 mois.

Les antibiotiques: ne sont prescrits qu’en cas de surinfection

Les antiallergiques (antihistaminique): ne sont indiqués qu’en cas d’allergie associée

Le lavage quotidien des fosses nasales permet une meilleure efficacité des corticoïdes locaux .

L’arrêt du tabac irritant pour le nez.

Les biothérapies récentes, injectées deux fois par mois, permettent dans certaines indications précises, en cas d’échec thérapeutique après chirurgie et traitement médical bien suivi, d’améliorer le sort des patients.

Traitement chirurgical

Il est indiqué en cas d’échec du traitement médical ou de contre-indication à la corticothérapie. Il repose sur la chirurgie endoscopique (par caméra, sans cicatrice extérieure) des sinus. Il permet de lever l’obstruction nasale, de diminuer la fréquence des infections et de retrouver l’odorat si la perte n’est pas trop ancienne.

Le traitement chirurgical n’exclut pas un traitement corticoïde local afin d’éviter des récidives.

Pour plus d’informations sur l’intervention, voir la fiche de consentement éclairé de la Société Française de Chirurgie Plastique, Reconstructrice et Esthétique : Ethmoidectomie.